Haiti aux Olympiques de 2012

Des militaires de l'armée britannique salue le bicolore. © Getty Images. 25 juillet 2012Deux jours avant le début de la cérémonie d’inauguration des jeux olympiques de Londres, la présence des athlètes haïtiens est annoncée avec la cérémonie de la montée du bicolore au village olympique.

L’équipe haïtienne devant participer à ces olympiades ne comprend que cinq athlètes (ils étaient dix en 2008 à Pékin et huit en 2004 à Athènes). Ils sont deux femmes et trois hommes âgés entre 21 et 30 ans, dont quatre nés en dehors du pays:

♦ Linouse Desravines, née le 10 février 1991 au Cap-Haitien, prendra part aux épreuves de judo;

♦ Moïse joseph, né le 27 décembre 1981 dans l’État de la Floride (USA), s’est inscrit aux courses de 800 mètres;

♦ Jeffrey Julmis qui vit le jour le 28 janvier 1984 en Haïti est l’un des athlètes devant participer à la course de 110 mètres haies;

♦ Samyr Lainé, né le 17 juillet 1984 à New York, qui a déjà représenté le Haiti à plusieurs compétitions internationales, participera au triple saut;

♦ Marlène Wesh, née le 16 février 1991 dans l’État de Virginia (USA) et étudiante de dernière année de la Cremson University, participera aux courses de 200 et 400 mètres.

Alors que l’effort de ces jeunes mérite nos encouragements, nous ne nous faisons pas trop d’illusions sur leur performance considérant le niveau de professionnalisme de la majorité des autres athlètes. Nous souhaitons simplement qu’ils portent avec eux, toujours et partout, l’idéal olympique: cette aspiration sinon à la perfection du moins à un dépassement, avec surtout ce qu’elle inspire d’abnégation, de volonté, d’esprit de corps.

C’est donc cette aspiration qui manque chez nos dirigeants et nos élites et qui leur fait négliger ou passer outre certaines de nos priorités.

Ces derniers, par exemple, accordent très peu d’importance à l’athlétisme et l’éducation physique. Les institutions scolaires qui devraient être des pépinières d’athlètes, n’ont même pas un programme sportif intégrant les disciplines admises aux jeux olympiques, à part, bien entendu le football. On nous dira que le pays, étant donné ses nombreuses priorités, ne peut se permettre un tel luxe. Une échappatoire, quand on pense que le gouvernement et le secteur privé ne lésinent pas sur les moyens quand il s’agit de l’organisation des bachanales commes les carnavals (nous en avons deux cette année avec le carnaval des fleurs, une pratique qu’on pensait reléguer à l’histoire) ou des festivités moralement décousues comme celles observées à la périphérie des fêtes patronales dans certaines régions. Dans un pays à reconstruire surtout moralement, l’éducation physique doit être une de ces priorités, parce qu’elle constitue l’un des moyens de regéneration morale de la jeunesse.

Il n’est donc pas étonnant que la performance d’Haïti aux compétitions internationales finit toujours dans la débacle, pire qu’on n’arrive même pas à recruter des jeunes nés en Haïti physiquement et habilement aptes à représenter le pays.

La participation d’Haïti aux jeux olympiques d’été remonte à l’année avec une présence constante de 1972(1).  En 1900, on remarquait la présence de deux escrimeurs de nationalité haïtienne, Léo Thiercelin et André Corvington, à ce qui fut la 2ème Olympiade de l’ère moderne. Depuis lors, nos athlètes, qui généralement ne participèrent qu’a deux ou trois disciplines, ne sont revenus qu’avec deux médailles : la bronze gagnée à la 8ème Olympiade de l’ère moderne déroulée à Paris en 1924 dans la compétition de tir à la carabine, et la médaille d’argent remportée, quatre ans plus tard à Amsterdam, par Sylvio Cator pour sa performance au saut en longueur.

Contrairement aux footballeurs qui ont participé aux phases finales de la coupe du monde en 1974, les noms des athlètes participant aux différents jeux ne sont pas souvent retenus. Sylvio Cator demeure l’exception puisque son nom est immortalisé à travers un stade de football homonyme.

JA

  1. Haiti refuse d’envoyer des athlètes aux Jeux de Moscou en 1980 démontrant ainsi sa solidarité avec les Américains qui, pour protester l’invasion de l’Afghanistan par Soviétiques, décidèrent e boycotter les jeux.