L’Islam, Haïti et la dérive participative

Texte reçu le 22 décembre 2011 (édité lègèrement)

Par Max Dorismond

Il y a de cela deux semaines, au cours d’une agape chez un ami, une religieuse venue d’Haïti me confie que « d’ici dix ans, on aurait besoin d’un lampe de poche pour trouver un catholique en Haïti. Hier, ils étaient tous protestants, aujourd’hui ils se convertissent à l’Islam à la vitesse de l’éclair ».

Ce commentaire, les jours suivants, hanta mon esprit. Nous n’avons d’yeux que pour la politique et l’état de délabrement d’Haïti, mais, pendant ce temps, en catimini, les chats envahissent la place; rats et souris sont légions. La fête sera belle.

Cet état des lieux ne m’a pas interloqué outre mesure, puisque la présence de musulmans en Haïti, ne date pas d’hier. Depuis la fin de la deuxième guerre, la présence musulmane et juive était partie intégrante du décor haïtien et on n’avait jamais à s’en faire. Discrètement, ils vaquaient à leurs occupations coutumières sans fard et sans artifice. Plusieurs ouvrages et anecdotes ont déjà mis l’accent sur leur épopée vers les Antilles. Le nom de « Syrien » leur était accolé automatiquement pourvu qu’ils soient bronzés avec leurs cheveux d’un noir de jais, raides et ondulés, s’occupant d’un commerce de tissu.

C’étaient nos premières minorités visibles. Leur influence sur les coutumes et mœurs du pays était pratiquement négligeables. C’est ce qui explique peut-être la facilité avec laquelle l’Islam a pu pénétrer le territoire, bénéficiant d’une certaine complaisance des autorités, un certain laxisme des intellectuels si prompts à affirmer leur nationalisme. Nous ne devons pas ignorer non plus l’adhésion affective de l’Haïtien à la polygamie. Cette douce pensée peut obscurcir leurs méninges puisque l’Islam viendra les conforter dans leur chasse-gardée non négociable.

Mais aujourd’hui, la donne a changé. Des « extrémistes et fondamentalistes musulmans »(1) se sont lancés à l’assaut du monde et veulent imposer leur « Charia »(2). Au Moyen Âge, aiguillonnés par les prêches du Pape, ce furent les Croisés de l’Europe qui allaient saccager leur territoire, entre 1096 et 1291, en vue de libérer les Lieux Saints. Lors de cet épisode, « Les pillages et les massacres perpétrés par les « Franj »(3) sont innommables »(4).

Aujourd’hui, l’histoire se répète, mais à l’envers. Les fous d’Allah ne reculent devant rien pour imposer leur point de vue et assouvir leur vengeance aveugle. Qu’ils s’imposent sur la terre des héritiers des Croisés, je peux bien comprendre, mais en Haïti! C’est remuer le couteau dans une une plaie béante et insupportable. Une note lue dans la section Forum du « Journal la Presse» de Montréal révèle que « dans l’humanité on a recensé 2700 dieux ». Rien d’étonnant. À chacun son dieu! Donc, un dieu de plus en Haïti ne ferait pas trop de tort, mais tout dépend des pasteurs qui tiennent le gouvernail. Par ailleurs, en jetant un furtif coup d’œil sur le Coran, il s’y trouve de sacrés bons préceptes qui s’appliqueraient fort bien dans la situation d’Haïti. Citons en exemple simplement le fait « de ne pas réclamer de l’intérêt sur l’argent ». En un mot, le profit est proscrit. Aller prêcher cette notion à un occidental dont la seule vraie religion est le capitalisme. Ce sera le « dechoukay « (5) sans aucune forme de procès.

Pour vérifier les assertions de mon interlocutrice, j’ai été faire un tour sur le web pour voir de quoi à l’air l’Islam en Haïti. Surprise surprises.

Selon les responsables musulmans dans le pays, plus de 5000 convertis Haïtiens vivent leur foi dans ce pays depuis plus de 20 ans. Des mosquées ont poussé comme des champignons. A Port-au-Prince, au Cap-Haïtien, à Miragôane etc. La vidéo ci-après vous en dira tant. L’Imam Abdul Al Ali de la Mosquée Al Fatiha de Delmas 18 , le maître de céans est un Haïtien venu du canada en 1986.

Personnellement, les religions me laissent indifférent, car elles n’ont qu’une finalité : « Mettre un bandeau sur mes yeux, du miel sur ma bouche et une bible entre mes mains »(6). D’ailleurs, toutes Les religions ont été créées par des hommes et ce, autour du noyau de la peur, la peur face aux mystères de la vie et de la mort, la peur même de réfléchir. Par exemple, tous les livres sacrés (Bible, Torah, Coran) présentent la femme comme un être souillé, donc impure… L’instinct de domination de l’homme, était constamment en butte à sa faiblesse devant la femme, eut égard à la légèreté de l’être : « Cachez ce sein que je ne saurais voir » (7). Donc, pour y résister, il faut humilier cette créature pour mieux la dompter et la dominer; seules les vierges, (en effigie bien sûr), ont droit à un certain respect. En effet, dans toutes les religions la virginité a toujours servi de base pour l’édification de ce dogme. Les mythes puisent tous dans le même abreuvoir; la mère de Jésus, dit-on, était vierge à la naissance de son fils. Krishna est aussi né d’une vierge, de même que Persé, de la vierge Danaé, Bouddha, du flanc de sa mère; Horus de la vierge Isis et ainsi de suite.

Pour autant, je ne ferme pas la porte aux musulmans, loin de là; n’oublions pas les modérés. Au contraire, d’après les historiens, les esclaves, avant tout, étaient des musulmans. Les noms de Boukman ou Bookman, l’homme du livre, sa femme Fatiman ou Fatima, Bois caïman ou « Bois kay Imam », ne figurent pas par hasard dans l’histoire de la révolution haïtienne. Donc, Haïti peut bien renouer avec ses racines, mais, il faut en prendre et en laisser. Elle n’a pas besoin de ses intégristes aveugles dans ce sacré pays déjà mal amoché. Certains préceptes de leur Charia « personnelle » sont trop exigeants, tels : l’asservissement de la femme, l’autorité incontestable de l’homme sur la famille, la lapidation de la femme en cas d’adultère, l’amputation des criminels dans le cas de vol. En perspective, dans un pays aussi pauvre qu’Haïti, 90% des haïtiens seront manchots dans une cinquantaine d’années. Nous aurons même un président manchot un jour venu. Quel salmigondis!

Tous les pays occidentaux se trouvent actuellement sous l’emprise de l’assaut des intégristes. Tous désirent ardemment se prémunir contre cette propagation et ne leur font pas de cadeau. Le Canada, actuellement est en butte à un présumé « Crime d’Honneur »(8) devant ses tribunaux, mettant en cause la famille Shafia, musulman de son état. Le père, la mère et le frère aîné sont soupçonnés d’avoir noyé quatre membres du clan : trois filles qui en menaient trop large à leur goût et une des deux femmes du père. En Belgique, nous est parvenu l’écho d’une affaire judiciaire où plusieurs membres de la famille musulmane d’une jeune femme de 20 ans abattue par son frère, Mudusar, en 2007 se retrouvent au banc des accusés. La justice belge soutient que Sadia Sheik a été victime d’un « Crime d’honneur », lié au fait qu’elle refusait un mariage imposé avec un lointain cousin pakistanais, alors qu’elle était déjà en amour avec Jean Navarre, un belge. Peu de temps avant le drame, Mudusar a écrit, en évoquant son projet meurtrier que « c’est un honneur pour un frère que sa sœur soit chaste »(9). Évitons de tomber dans le voyeurisme médiatique, mais le Net regorge de cas de Crimes d’Honneur.

Pour ceux qui sont inquiets de cette prolifération, projetons certains faits:

La fondation suisse « Surgir »(10) révèle que « les Pays-Bas ont recensé en 2009 une quinzaine de meurtres et près de 500 cas de violence liés à l’honneur. Surgir soutient que « ces Crimes d’honneur ne sont prescrits par aucun texte religieux ». Par conséquent, nous pourrons déduire que ces monstruosités naissent le plus souvent dans la tête d’islamistes détraqués. C’est possible, mais comment cibler ces derniers? Chaque groupe a tendance à interpréter la Charia selon ses propres dogmes. Plus l’individu est inculte, plus son interprétation laisse à désirer et les plus faibles en pâtissent. Je veux croire que beaucoup de musulmans sont honnêtes et modérés, mais comment encadrer les fous qui se donnent le beau rôle pour embobiner les plus mal pris de la terre?

À Montréal, le 22 novembre écoulé, un collectif d’universitaires dénonçait les propos ahurissants, rapportés par le Téléjournal de Radio-Canada, d’un Imam, Foudil Selmoune, propagandiste de la Charia au Québec. Selmoune explique que « La Charia commande de couper la main aux voleurs parce que ça sert de leçons aux autres. Il ajoute que la lapidation des femmes adultères est aussi dans la Charia. Dieu a fait ces lois pour créer une société pure, saine, équilibrée et balancée… » En France, en 2005, l’Imam Abdelkader Bouziane a été condamné à six mois de prison pour avoir tenu les même propos que Selmoune. En Espagne, en 2004, « l’Imam Mohamed Kamal Mustapha a été condamné à 16 mois de prison pour avoir expliqué dans son livre La femme dans l’Islam, Comment battre sa femme sans laisser de marques »(11).

Verrons-nous un jour le « Crime d’Honneur » s’afficher sur le tableau des horreurs d’Haïti? Seul Allah le sait! Il nous sera difficile de combattre ces nouveaux croisés. Un encadrement intelligent en rapport à notre culture, mœurs et coutumes serait notre meilleure. Sinon, dans un pays comme Haïti, où la justice est absente, où chacun agit au gré de ses insouciances, sans crainte d’être dénoncé, les femmes vont en payer le prix fort. Ne nous méprenons point : ce seront nos sœurs, nos mères et demain, nos filles.

Max Dorismond
20 Décembre 2011.

  1. Les musulmans classés comme radicaux, fondamentalistes ou intégristes, versus les musulmans progressistes, sont ceux qui veulent imposer coûte que coûte l’application de la charia dans la société où ils évoluent.
  2. La charia est la voie qui mène, pour le croyant, à la félicité dans la vie d’ici-bas et dans l’au-delà. Le mot charia (ou ses dérivés : charÊ¿ et chirÊ¿ah) est cité dans le Coran comme étant la voie à suivre par les musulmans.
  3. Les Franjs ou Franc : l’appellation des croisés et plus généralement des occidentaux au Levant (voir vocabulaire des croisades).
  4. Maalouf, Ami. Les croisades vues par les Arabes. Paris : Lattès, 1983..
  5. Déchouquage : Terme créole haïtien signifiant « déraciner », « enlever de là » comme le terme « Dégage » des Égyptiens sur la place Tharir lors du soulèvement contre Hosni Moubarack en 2011.
  6. Dépestre, René. Gerbe de sang. Port-au-Prince : Imprimerie de l’État. [1946].
  7. « Couvrez ce sein que je ne saurais voir » Dans la pièce Tartuffe de Molière [acte II, scène III, vers 552].
  8. « Crime d’honneur » : Un crime perpétré en réaction à un comportement perçu comme ayant apporté le déshonneur à une famille, et ayant donc enfreint le code d’honneur. La plupart des victimes sont des femmes.
  9. Thibodeau, Marc « À Cheval Entre Deux Mondes » La Presse De Montréal. 3 Déc. 2011. Visiter le 23 Déc. 2011. [http://www.cyberpresse.ca/international/afrique/201112/03/01-4474240-a-cheval-entre-deux-mondes.php].
  10. « Surgir » : Une Fondation Suisse luttant contre les violences faites aux femmes.
  11. « Charia – Des Propos Qui Méritent D’être Dénoncés . » Le Devoir. Le Devoir De Montréal, 5 Déc. 2011. Visite ler 23 Déc. 2011. [http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/337603/charia-des-propos-qui-meritent-d-etre-denonces].